L'eglise
Saint-Pierre a été construite en 1858 sur les plans de l’architecte Jean-Baptiste Lassus (1807-1857), qui avait auparavant restauré la Sainte-Chapelle et la cathédrale Notre-Dame de Paris. Elle succède à une église plus ancienne, qui se trouvait dans l’actuelle rue Pasteur et qui avait été détruite durant la Révolution.
Un extérieur dépouillé
L’église dresse sur la place Wilson une façade sobre, surmontée d’un clocher pointu auquel le temps a donné une légère vrille. Elle se trouvait alors au centre d’un quartier en plein développement : le faubourg Saint-Pierre, ainsi appelé en raison de la porte qui donnait accès à Dijon par le sud. La destruction de cette porte avait permis de dégager l’espace nécessaire à l’ouverture d’une vaste place, dénommée place Saint-Pierre, puis place du Peuple au début du XX° siècle. Le quartier, autrefois ramassé au pied des anciens remparts et autour de la rue d’Auxonne qui était l’un des principaux accès de la ville, se signalait par de nombreux jardins maraîchers, qui ont fait place aux immeubles du cours du Parc.
Un intérieur caractéristique du néo-gothique
Le choix de l’architecture néo-gothique pour construire le nouveau Saint-Pierre n’est pas neutre. Il s’agit, alors que les souvenirs de la Révolution sont encore vivaces, d’affirmer une volonté restauratrice : l’Eglise catholique du XIX° siècle s’inscrit dans la continuité de celle du Moyen-Age, tournant le dos aux souvenirs plus mitigés de la Renaissance et du classicisme. L’architecte a ainsi conçu un édifice qui évoque de manière frappante l’église Notre-Dame de Dijon, dans des dimensions plus modestes. Les parois et les voutes étaient à l’origine recouvertes d’un décor peint, et le chœur habillé de boiseries entourait le maître autel, aujourd’hui disparu.
Au XX° siècle : une restauration radicale
Dans la deuxième moitié du XX° siècle, l’église allait connaître de profonds changements, sous l’impulsion de son curé, le Père Louis Latour. Celui-ci fit disparaître les peintures murales et installer l’autel à son emplacement actuel, sous la croisée du transept, pour se conformer aux aménagements liturgiques préconisés par le Concile Vatican II. Il remplaça également la plupart des baies vitrées, qui apportent à l’édifice sa lumière si particulière.
Les vitraux de l’église
De l’origine subsistent seuls les vitraux du transept nord (à droite de l’autel). Ils représentent, de gauche à droite et de haut en bas : Saint Bénigne, patron du diocèse ; Saint Jean (rappel de la paroisse voisine du même nom, qui venait d’être rendue au culte) ; l’abbé Jean Léger, premier curé, qui tient dans la main la maquette de l’église ; Saint Joseph portant l’enfant Jésus, et la fuite en Egypte ; Saint Bernard (né à Dijon), et Saint Fiacre, patron des jardiniers, représenté ici avec sa bêche et symbolique de la vocation maraîchère du quartier.
Les vitraux du chœur ont été dessinés pour le centenaire de l’église, en 1958, par le maître-verrier Colas-Guerrin ; leurs couleurs sourdes évoquent la Passion et la mort du Christ, ce qui s’explique par la présence à cet endroit de l’autel où on célèbre le mémorial de la Passion lors de la messe. Ceux du transept sud (à gauche) symbolisent par leurs couleurs vives la résurrection et la Pentecôte. Les autres vitraux sont l’œuvre du maître-verrier dijonnais Weinling.
L’orgue italien de Saint-Pierre
L’orgue originel, œuvre de Jean-Baptiste Ghys, était très délabré à la fin du XX° siècle. Il a été remplacé en 1989 par un orgue italien, le seul de Bourgogne, dont la réalisation a été confiée à Jean-François Muno, et dont le buffet a été décoré par Pierre Sibieude